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Descendez de votre chaise, Monsieur
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6 mai 2005

J'vais vous raconter une histoire...

Bon, voilà. Mon pote Barbudo m'ayant fait remarquer, à juste titre, que je n'avais pas posté de message sur mon blog depuis longtemps, j'ai décidé de me remettre à l'ouvrage. Mais le problème avec les blogs, surtout un blog débile comme le mien, c'est qu'on a pas toujours l'inspiration pour y écrire quelque chose. A vrai dire, j'suis un peu en panne ces derniers temps. L'angoisse de la feuille blanche, ou plutôt de l'écran blanc, me prend. Dans ces cas-là, y a qu'une solution : piquer aux autres. J'vais vous raconter une petite histoire qui n'est pas du tout de mon invention. C'est une histoire vraie que m'a raconté mon prof d'espagnol, el señor Soriano. Vous pouvez donc le remercier. J'espère qu'il m'en voudra pas trop d'avoir divulguer sur internet des souvenirs qui lui appartiennent. Après tout, s'il voulait que ça reste secret, il avait qu'à pas me la raconter. Bon, il faut du courage pour lire vu que c'est un peu long. Mais trêve de bavardage, il est temps de commencer:

        Les faits se déroulent à Paris, dans les années 70. A cette époque, mon prof d'espagnol, appelons-le Pablo ça sera plus commode pour le récit, était étudiant à la Sorbonne. Il avait quitté son Espagne natale avec l'espoir de trouver un poste d'enseignant en France, une fois ses études terminées. Son français était presque excellent, même s'il n'arrivait pas à se départir de son fort accent andalou. Pour financer ses études, il travaillait comme pion dans un lycée parisien. C'est dans ce lycée qu'il avait retrouvé un ami d'enfance qui s'appelait Antonio. Celui-ci était également surveillant.
Pablo connaissait bien la famille d'Antonio. C'était une famille de riches propriétaires terriens qui vivait dans une grande propriété à quelques kilomètres de son village, en pleine Andalousie. Les parents d'Antonio possédaient un important élevage de chevaux. Des pur-sang arabes, montures magnifiques de Conquistadors, qui faisaient la fierté de ses propriétaires. Le père était un homme rude, au caractère bien trempé. Un fier hidalgo, quoi. La mère était le type même de l'Andalouse belle et exhubérante. Ils avaient huit enfants. Antonio était l'avant-dernier. Ses frères avaient été élevés selon la tradition et le père avait voulu en faire ses dignes successeurs à la tête du domaine. Ses soeurs avaient connu le même régime. C'était de vraies amazones. Elles montaient à cheval comme des garçons et aimaient à parader dans les alentours, juchées sur leurs beaux étalons. Pablo se souvenait qu'il était très intimidé à chaque fois qu'il les voyait. Antonio, lui, était un peu le mouton noir de la famille. Dès son plus jeune âge, il s'était distingué de ses frères et soeurs. Il n'était pas intéressé par les activités du domaine. Il préférait aller jouer avec les enfants du village voisin, et notamment avec Pablo. Dans l'adolescence, il s'était plongé dans les livres, et particulièrement la littérature française. C'est ce qui expliquait son attrait pour la langue de Molière et son désir de découvrir Paris. C'était un intellectuel. Et cela ne plaisait guère à son père qui comprenait mal qu'il préférât faire des études plutôt que de reprendre l'exploitation familiale avec ses frères.
Voilà donc comment Antonio se retrouva à Paris, en même temps que Pablo. Après que le hasard les ait fait se retrouver, les deux amis partagèrent les meilleurs moments de leur vie parisienne. Ils adoraient se ballader sur les quais de la Seine, ou boire un coup à la terrasse d'un café en déshabillant du regard les belles passantes à l'allure désinvolte. Certains soirs, ils se réunissaient avec des amis, Français et Espagnols, et parlaient de tout et n'importe quoi, mais surtout de politique car en ces années post-soixante-huitardes, la jeunesse étudiante était encore très engagée. D'ailleurs, les opinions politiques d'Antonio l'avaient encore un peu plus éloigné de sa famille. Il était séduit par les idées révolutionnaires, alors que son père avait toujours affirmé son soutien au général Franco. Il écrivait toujours à sa mère. Celle-ci lui donnait les dernières nouvelles sur la famille et sur l'activité du domaine. C'était le seul contact qu'il avait avec eux. Il n'était pas retourné en Espagne depuis son arrivée à Paris.
         
Un soir, alors qu'il rentrait chez lui, dans son appartement du XIVème arrondissement, Pablo fut surpris par la sonnerie du téléphone. Il était encore sur le pas de la porte. Il se précipita à l'intérieur et décrocha le combiné. C'était Antonio. Il avait une voix inhabituelle. Antonio ne prit pas le temps de lui expliquer ce qui se passait. Il l'invita à le rejoindre chez lui. Pablo emprunta le métro pour se rendre Place de la Nation où habitait Antonio, enfin dans une rue adjacente pour être exact. Il était près de 21h quand il arriva chez son ami. Celui-ci le fit entrer prestement et là, quelle ne fut pas la surprise de Pablo en découvrant la personne qui se tenait debout dans le salon. C'était le père d'Antonio. Il était arrivé d'Espagne dans le courant de la soirée. Il venait voir son fils qui lui manquait beaucoup. Malgré les divergences avec son père, Pablo sentit qu' Antonio était heureux de le revoir. Il partageait la joie de son ami. Le père d'Antonio avait amené des photos de la famille et une bouteille d'alcool andalou qui ressemblait à du cognac. Ils la dégustèrent allègrement en se racontant leur vie depuis qu'ils s'étaitent quittés. Ils parlèrent, parlèrent, et parlèrent encore, si bien qu'ils ne virent pas l'heure passer. Il était presque 1h du matin lorsque le père d'Antonio annonça qu'il devait absolument repartir. Il avait un avion à prendre à Orly à 2h. Antonio proposa à son père de rester dormir chez lui, mais il refusa fermement. Le jeune homme n'insista pas. Pablo et Antonio conduisirent le père à l'aéroport. Après de chaleureuses embrassades, il se quittèrent dans le hall d'attente. Le père d'Antonio embarqua sur le vol Paris-Madrid. Et les deux jeunes hommes regagnèrent leurs pénates.
Le lendemain matin, comme il n'avait pas de cours à la Fac, Pablo fit la grasse matinée. Sur le coup de midi, il reçut un appel d'Antonio. Cette fois, la voix de son ami traduisait carrément l'affolement. Antonio ne cessait de dire "c'est complètement dingue!". Pablo lui demanda la raison de ce comportement. Antonio lui expliqua qu'il venait de recevoir une lettre de sa mère lui annonçant la mort de son père. Cette lettre était datée de l'avant-veille. Elle avait donc été envoyée la veille de la visite de son père à Paris. Dans sa lettre, la mère d'Antonio lui expliquait que son père avait succombé à une crise cardiaque et qu'il avait été enterré dans le caveau familial. Pablo pensa: "mais alors..., hier soir...?". Tous les deux étaient troublés. Pablo eut l'idée d'aller vérifier que le nom du père d'Antonio figurait bien sur la liste des passagers du vol Paris-Madrid de la nuit. Grâce à l'aide d'une ancienne petite amie qui travaillait à la compagnie Iberia, Pablo obtint la liste des passagers. Le nom du père d'Antonio y était. Ils n'avaient donc pas rêvé. C'était bien lui qui leur avait rendu visite la veille. De plus, il restait les photos et la bouteille dans l'appartement d'Antonio qui constituaient une preuve indéniable.
Quelques années plus tard, de passage en Espagne, Antonio se rendit dans le village où avait été enregistré l'acte de décès de son père. Le document était parfaitement formel. Son père était bien mort 1 jour avant qu'il vienne le voir à Paris.

Antonio et Pablo gardèrent cette histoire pour eux. La mère d'Antonio ne fut jamais mise au courant. Le mystère demeure. Cette histoire défie toute logique. Apparemment, les deux jeunes hommes ont eu la visite d'un mort. C'est l'histoire qu'a vécu mon prof d'Espagnol. Vous vous imaginez bien que je l'ai pas cru, moi, au début. Vous me connaissez, j'ai plutôt l'esprit cartésien. Mais, il m'a assuré que c'était la vérité avec un grand V. Alors, j'le crois parce que c'est pas le genre de mec à raconter des bobards. J'ai pas d'explication logique. Si quelqu'un en a une... Voilà, je suis le nouveau Pierre Bellemare, je raconte des histoires extraordinaires.

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Commentaires
M
jolie histoir jai bien aimer mais c'etait tres long
L
Je me suis vraiment régalée à lire cette histoire très bien écrite et comme l'a dit un autre internaute pas longue du tout - Juste ce qu'il faut - Inutile d'être surpris de la réaction de certains rustauds.Ils étaient tous comme autrefois - Mais aujourd'hui heureusement il ne reste que quelques spécimen mal adaptés au monde plus lumineux dans lequel nous vivons depuis 2012. <br /> Nous avons enfin compris que la frontière entre ce qu'ils appelaient à cette époque le monde des vivants et le monde des morts est très mince. Maintenant il n'est pas rare que des personnes ayant quitté ce corps physique se redensifient pour venir faire leurs adieux à des proches. Les témoigages sont nombreux<br /> Bonne continuation
D
CROIRE EN DIEU EST LA PLUS MERVEILLEUSE DES CHOSES.QU'IL VOUS BENISSE ET VOUS GARDE . PAIX ET JOIE AMEN ALLELUIA !
L
votre histoire est trop longe donc je ne l`est pas lus pourvu qu`elle sois bien pour vous et les autre anais est axel.
M
merci pour cette histoire merveilleuse
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